31% des Adolescents Canadiens Déclarent Utiliser des Produits de Vapotage

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Ces dernières années, l’utilisation des produits de vapotage chez les adolescents canadiens est devenue une préoccupation croissante pour les responsables de la santé publique, les parents et les défenseurs. Pour mieux comprendre l’ampleur de cette problématique, examinons de plus près les dernières données de l’Enquête canadienne sur les substances et explorons les efforts en cours pour réduire le vapotage chez les jeunes à travers la réglementation des arômes.

L’Enquête Canadienne sur les Substances

L’Enquête canadienne sur les substances, menée par Santé Canada, fournit des informations précieuses sur la prévalence de l’usage des substances chez les Canadiens. Dans sa dernière édition, publiée le 27 décembre 2024, l’enquête a recueilli les réponses de 36 180 personnes, dont 7 026 jeunes et jeunes adultes âgés de 15 à 24 ans.

L’une des conclusions les plus frappantes de cette enquête est le taux élevé de vapotage chez les adolescents canadiens. Selon les données, près d’un tiers (31%) des adolescents âgés de 15 à 19 ans ont déclaré avoir utilisé un dispositif de vapotage au cours des 30 derniers jours. Pour mettre cela en perspective, les enquêtes précédentes, bien qu’utilisant des méthodologies différentes, estimaient ce taux entre 13% et 15% au cours des quatre dernières années.

Pour comprendre l’importance de cette augmentation, il est essentiel de considérer les risques potentiels pour la santé associés au vapotage, particulièrement chez les jeunes dont le cerveau est encore en développement. La nicotine, substance addictive présente dans la plupart des e-liquides, peut avoir des effets durables sur le développement cérébral, affectant l’apprentissage, la mémoire et l’attention. De plus, les conséquences à long terme du vapotage sur la santé ne sont pas encore pleinement comprises, cette pratique étant relativement nouvelle par rapport au tabagisme traditionnel.

La Promotion des Réglementations sur les Arômes

L’un des principaux facteurs contribuant à la popularité du vapotage chez les jeunes est la grande variété d’arômes disponibles, dont beaucoup sont conçus pour attirer les jeunes. Des saveurs fruitées et sucrées aux options plus exotiques comme « licorne », ces e-liquides aromatisés peuvent rendre la nicotine plus agréable et attrayante pour les jeunes utilisateurs.

Reconnaissant le rôle des arômes dans l’adoption du vapotage chez les jeunes, les défenseurs de la santé font pression pour des réglementations visant à restreindre ou interdire les e-liquides aromatisés. En juin 2021, Santé Canada a proposé un projet de réglementation pour limiter la vente des e-liquides aromatisés, mais près de trois ans et demi plus tard, ces réglementations n’ont toujours pas été finalisées.

Le retard dans la mise en œuvre des réglementations sur les arômes a été une source de frustration pour de nombreux experts en santé publique et défenseurs. Cynthia Callard, Directrice exécutive de Médecins pour un Canada sans fumée, souligne l’urgence d’agir, déclarant que « les nouvelles données méritent clairement l’attention urgente et indivisée de nos politiciens ainsi que des actions immédiates sur les mesures attendues depuis longtemps pour freiner la dépendance des jeunes à la nicotine. »

De même, Flory Doucas, Porte-parole et Codirectrice de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac, soutient que l’échec de la finalisation de ces réglementations permet à l’industrie du vapotage et au gouvernement de profiter de la vulnérabilité des jeunes face à la dépendance à la nicotine. En fait, il a été récemment révélé que le gouvernement fédéral collecte environ 75 millions de dollars annuellement en taxes sur le vapotage auprès des lycéens uniquement.

L’Importance des Réglementations

Alors que le projet de réglementation sur les arômes reste en suspens, les défenseurs de la santé sont de plus en plus préoccupés par les conséquences potentielles à long terme de l’inaction. Avec une éventuelle élection à l’horizon, il existe un risque que des années d’efforts de plaidoyer soient compromises si les réglementations ne sont pas finalisées rapidement.

En plus de la restriction des arômes, les experts appellent à une approche globale pour freiner le vapotage chez les jeunes. Cela inclut des mesures telles que la réduction de l’accès aux produits de vapotage, la limitation des concentrations en nicotine et la mise en œuvre de programmes efficaces d’éducation et de prévention.

Le Conseil des médecins hygiénistes en chef s’est également prononcé sur la question, réitérant leur inquiétude concernant les taux élevés de vapotage de nicotine chez les jeunes Canadiens. Dans une déclaration publiée en janvier 2025, ils ont appelé le gouvernement fédéral à agir rapidement pour réduire l’accès et l’attrait des produits de vapotage chez les jeunes.

Conclusion

Comme le démontrent les données alarmantes de l’Enquête canadienne sur les substances, le vapotage chez les adolescents est devenu un problème majeur de santé publique qui exige une attention urgente. En comprenant l’ampleur du problème et les facteurs qui favorisent le vapotage chez les jeunes, nous pouvons développer des stratégies efficaces pour protéger la santé et le bien-être des jeunes Canadiens.

La finalisation des réglementations proposées sur les arômes est une étape cruciale dans ce processus, mais elle doit faire partie d’une approche globale qui aborde l’accès, l’éducation et la prévention. Ce n’est qu’en travaillant ensemble et en priorisant les besoins des jeunes que nous pouvons espérer inverser les tendances préoccupantes du vapotage chez les jeunes et protéger la santé future de notre nation.

Matthew Ma
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