La France vote pour interdire les cigarettes électroniques jetables
Le parlement français a voté à l’unanimité en faveur de l’interdiction de la vente de toutes les cigarettes électroniques jetables face aux préoccupations croissantes concernant l’utilisation par les jeunes et les dommages environnementaux causés par ces dispositifs à usage unique.
La législation proposée interdira la vente au détail des produits de vapotage jetables, communément appelés « puffs » en France, d’ici septembre 2024 si elle est pleinement ratifiée suite à des approbations supplémentaires.
Le ministre de la Santé Aurélien Rousseau a déclaré vendredi que « la vente de cigarettes électroniques à usage unique attire fortement les jeunes tout en posant des dommages environnementaux récidivistes, nécessitant des actions politiques urgentes pour appliquer des protections ».
Les données d’enquêtes nationales semblent soutenir les préoccupations ministérielles – environ 15% des adolescents français âgés de 13 à 16 ans ont déclaré avoir essayé ces dispositifs ultra-abordables, la plupart des initiations se produisant entre 11 et 12 ans.
« Les saveurs sucrées, les prix bas et la large disponibilité dans le commerce offrent des barrières négligeables permettant aux jeunes curieux d’accéder facilement et d’expérimenter des dispositifs à nicotine clairement non destinés aux utilisateurs novices, » a ajouté Rousseau.
Au-delà des inquiétudes concernant l’usage par les adolescents, les politiciens ont également cité l’accumulation extrême de déchets provenant des jetables, qui libèrent des traces de métaux lourds au fil du temps. « C’est un fléau environnemental, » a déclaré Rousseau.
Vendus largement dans les bureaux de tabac et les commerces de proximité pour environ 9 €, ces dispositifs équivalant à environ 40 cigarettes contribuent à plus d’un million d’unités dans les décharges chaque semaine selon les chercheurs.
Bien que le vote unanime de l’Assemblée nationale signale un fort soutien parlementaire, l’interdiction de vente proposée doit encore passer par le Sénat, la chambre législative supérieure de la France, suivie des vérifications d’autorisation de la Commission européenne avant d’entrer officiellement en vigueur.
Rousseau a exprimé sa confiance quant à la ratification complète des mesures prohibitives d’ici début 2024 malgré les efforts de lobbying attendus de l’industrie du tabac lors des délibérations à venir.
Les défenseurs du vapotage ont argumenté que l’interdiction des dispositifs pourrait involontairement protéger les ventes de cigarettes, supprimant des options à risque réduit pour les fumeurs adultes. Rousseau a répondu en soulignant les investissements parallèles de la France dans les services de sevrage tabagique.
Le débat politique continue sur l’équilibre entre les risques du vapotage et les potentiels de réduction des risques pour une utilisation adulte informée. Le vote d’interdiction totale de la France souligne des actions similaires en cours à l’échelle mondiale concernant la livraison de nicotine à prix bas, soulevant des préoccupations sociétales de plus en plus visibles.
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